Paradis vert : le jardin de Yulia et Nicolas paru dans Jardins & loisirs
Yulia est une fille de la campagne. Sa famille cultivait en Russie un grand jardin nourricier de 15 ares et tous les enfants participaient aux semis, repiquages et récoltes. Arrivée en Belgique à l’âge de 21 ans, elle tombe sous le charme de Nicolas.
Avant la venue de leur premier enfant, ils s’installent au nord de Nivelles et construisent une maison trois façades dans une rue calme d’un nouveau lotissement. La création du jardin est confiée à l’architecte paysagiste Paul-Emmanuel Ferrard qui reçoit comme mission de structurer le jardin.
Yulia va compléter les plantations avec ses fleurs préférées et Nicolas s’occupera de l’entretien, des tailles des arbustes, du compost et des purins. Le terrain de 8 ares est orienté nord-ouest avec le soleil le matin côté rue et, dans le jardin arrière, le soleil couchant. Deux amelanchiers lamarckii multi-troncs encadrent l’entrée de la maison et du garage.
Un jeu de haies de hêtre souligné par bordure basse de buis et de pennisetum ainsi qu’un massif de rosiers anglais et vivaces complètent le décor côté rue.
UN JARDIN EN TERRASSES
A l’arrière, le terrain forme un rectangle en légère pente vers la maison. Dans la première partie, le paysagiste a dessiné une série de paliers qui accueillent deux terrasses couvertes de larges dalles carrées de béton architectonique posées sans joints sur un gravier drainant. Les deux terrasses offrent un bel espace de vie en prolongation du séjour. Une première terrasse est accolée à la façade de la maison, abritant un salon de jardin bien protégé du vent. Elle est couverte d’une pergola sur laquelle s’enroulent les lianes d’une clématite armandii à la floraison estivale à petites fleurs blanches et un rosier anglais. Trois marches de pierre bleue en pose flottante pour donner un petit air contemporain mènent à une seconde terrasse. Equipée d’un barbecue en acier Corten, c’est la salle à manger du jardin couverte d’une toile d’ombrage. Comme cette terrasse est un peu en recul dans le jardin, elle reçoit beaucoup plus de lumière que la terrasse contre la maison.
UNE PELOUSE POUR LES ENFANTS
On monte encore deux marches en pierre bleue pour accéder à une grande pelouse ronde, terrain de jeux des enfants. Quelques arbres haute-tige apportent leur volume et de l’intimité au jardin. Le paysagiste leur a proposé un Cercidiphyllum japonicum, surnommé l’arbre à caramel qui a une belle coloration automnale, un Crataegus media ‘Paul Scarlet’, une aubépine à fleurs rouges, un Carpinus betulus, le charme commun qui a une jolie silhouette et un Prunus padus, un cerisier à grappes blanches suivies de baies qui font le bonheur des oiseaux. Le terrain est bordé par une haie de hêtre sur laquelle s’appuient des arbustes d’ornement et à feuillage persistant pour cacher l’abri et le tas de compost. Le sol lourd et argileux a été allégé dès le départ par de la terre végétale riche en humus. Il est amélioré chaque année avec du compost précieux pour l’alléger et l’enrichir. On y rajoute de l’engrais organique et des cendres de bois venant du barbecue et du feu ouvert, un engrais riche en calcium, en phosphore et en potassium. Le sol est soigneusement paillé tout au long de l’année
UNE COLLECTION DE ROSES
Yulia est fan de roses. Elle a rassemblé une trentaine de variétés qui se plaisent dans cette terre argileuse. Son premier rosier fut ‘Chartreuse de Parme’, un rosier à grandes fleurs en quartiers rose violacé créé par Delbard qui possède le charme et le parfum troublant des roses anciennes. Chez Delbard, elle a aussi ‘La Rose du Petit Prince’, un hybride de thé à la floraison mauve pâle, ‘Vichy’, un floribunda rose porcelaine, ‘Fragonard’, ‘Rose de Molinard’ et ‘Comtesse de Ségur’ aussi dans les tons roses. Très résistants, les rosiers David Austin forment de beaux arbustes ou grimpants tels ‘The Generous Gardener’, un rambler qui demande très peu de soins. C’est à la pépinière Fil Roses que Yulia a choisi la plupart de ses rosiers. Elle a suivi des cours organisés par Philippe Brassine sur la plantation et l’entretien des rosiers. Les roses aiment le soleil et il leur faut une circulation d’air suffisante pour éviter les maladies. Yulia leur apporte un amendement riche en matières organiques au printemps avant la première floraison et fin juin après la floraison. Le compost bien décomposé se répand sur le sol au printemps et en automne. La taille se fait généralement au printemps lorsque les forsythias fleurissent. Elle dépend du type de rosier, hybride de thé, polyantha et floribunda, rosier tige, couvre-sol ou arbuste. Les roses ne sont jamais seules dans le jardin. Elles ont pour compagnes des tulipes et narcisses pour le décor printanier et l’ail d’ornement qui fleurit au mois de mai-juin en même temps que les alchemilles et les premières roses. En été, c’est le tour des phlox qui attirent les papillons et des coréopsis à la floraison estivale infatigable. Yulia a installé des lis contre la façade. Poussant jusqu’à deux mètres, il faut les tuteurer. Par contre, les bulbes restent en terre même en hiver. Il y a aussi des dahlias qui fleurissent tard dans la saison avec les anémones du Japon. Les tubercules de dahlias sont rentrés en hiver dans le garage pour les placer à l’abri du gel.
UN POTAGER EN BAC
Un passage de gravier dans les tons clairs longe la maison et conduit à un vaste espace consacré au potager. Six grands bacs carrés en acier Corten de 140×140 sur 120 cm de haut permettent de jardiner sans se baisser pour ménager son dos. Ils sont légèrement enterrés dans le sol et n’ont pas de fond ce qui facilite la circulation des vers de terre et autres micro-organismes.
Le substrat est enrichi chaque année avec du compost. Carottes, haricots, poivrons, concombres, tomates se succèdent selon un plan de rotation des cultures et des associations possibles, y compris sur support à la verticale, mais toujours en compagnie des fleurs: tagètes pour les tomates, géranium pour les choux afin d’éloigner les nuisibles de ces derniers. Il y a aussi un bac réservé aux pommes de terre. En septembre, Yulia sème des engrais verts, moutarde et phacélie, avec une rotation annuelle sur les six bacs.
En automne, les feuilles et tiges coupées sont laissées en place afin d’éviter de laisser un sol nu. Au printemps ils sont enfouis ce qui enrichit la terre en matières organiques. Les petits fruits ne sont pas oubliés, cassissier, myrtillier, framboisier, mûrier palissés contre le mur du garage et fraisiers installés dans les bacs. Le potager n’est qu’un complément alimentaire mais il sert aussi à initier les trois jeunes enfants aux plaisirs du jardinage.
Texte : Agnès Pirlot
Parution : Jardins & loisirs
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